Passionnée depuis l'enfance par l'art contemporain, Anne Le Strat ne s'était pourtant pas destinée à devenir peintre. Mais son goût pour l'expression corporelle et pour l'architecture a silencieusement posé, au long des années, les jalons de son interrogation principale : comment l'homme parvient-il à interagir physiquement avec ce qui l'entoure ?

 

Ce n'est qu'au début des années 2000 qu'Anne participe à un atelier d'art qui lui servira de déclic. A travers une peinture qu'elle qualifie d' « intuitive », Anne explore les relations complexes qu'entretien l'homme avec son environnement. Subjuguée par notre capacité d'anthropisation, elle n'en reste pas moins critique.

 

Si la première partie de son œuvre tend à aller toujours à l'essence même des choses et des paysages à travers un travail presque sensuel, elle étoffe cette réflexion au fil des années pour composer des toiles plus complexes.

 

Dès 2010, l'œuvre d'Anne Le Strat tend à aborder l'humain dans toute sa profondeur. Pour ce faire, l'artiste s'affranchit de différentes contraintes, tant sur le fond que sur la forme de ses toiles : sur de plus grands formats, elle fait jaillir la couleur dans un geste presque instinctif, explosion brute d'une énergie vitale. L'espace se réduit alors à sa plus simple expression, la ligne d'horizon. « Ces « lignes de faille » vont puiser dans les entrailles de la terre pour mettre le spectateur face à ses propres questionnements », explique Anne Le Strat. Explorant la couleur dans une démarche libre, l'artiste tend à déployer « les mille nuances fugitives et les mille résonances profondes » qui sont en nous. Un travail qui touche à l'instinctif pour laisser cours à la libre interprétation.

 

Pour l'artiste, chaque exposition reste un défi :«Exposer des œuvres aux yeux du public implique un niveau d'exigence très élevé, confie Anne Le Strat. C'est pourquoi je cherche à varier les angles pour creuser le plus possible le même thème à travers chaque tableau afin de former un ensemble cohérent composant l'exposition elle-même».